Petits rappels sur l’impératif

Au menu ce week-end, le chef vous propose… un peu d’impératif ! Même si vous avez d’autres « impératifs » de prévus, peut-être aurez-vous quelques instants à accorder à ce petit article de rappel de règles de base, et notamment de la position des pronoms compléments.

Mais auparavant, petite piqûre de conjugaison (ouch !).

Conjugaison

L’impératif n’est pas un temps mais un mode à part entière, dit « personnel », et dispose de deux temps : l’impératif présent et passé. Il a une valeur essentiellement d’expression d’un ordre, d’une défense, ce qu’on interdit.

Sa conjugaison reste assez simple mais un petit rappel s’impose car je vois souvent des erreurs, des confusions entre les terminaisons des verbes des groupes.

Premier groupe : manger

Impératif présent                                       Impératif passé

Mange                                                                Aie mangé

Mangeons                                                         Ayons mangé  

Mangez                                                              Ayez mangé

Remarquons tout de suite que la 1re personne de l’impératif (la 2e du singulier en fait), ne prend pas de « s ». C’est une erreur classique, d’écrire « manges ! » par exemple ; On doit bien conjuguer : « ne joue pas ! ». Elle procède d’une confusion avec les autres groupes de verbes je pense, qui prennent un « s », ou avec la 2e personne du présent « tu manges ».

On trouvera un « s » dit euphonique lorsqu’on utilise le complément en : donnes-en, manges-en, etc. Attention, le « s » n’a aucune valeur grammaticale, uniquement phonétique.

Deuxième groupe : finir

Impératif présent                                          Impératif passé

Finis                                                                     Aie fini

Finissons                                                            Ayons fini          

Finissez                                                                Ayez fini

Attention à la morphologie de l’impératif passé, pas de « s » au participe passé fini dans cet exemple !

Troisième groupe : prendre

Impératif présent                                          Impératif passé

Prends                                                                Aie pris

Prenons                                                              Ayons pris         

Prenez                                                                 Ayez pris

Les pronoms compléments

L’autre difficulté de l’impératif vient de l’emploi et de la position des pronoms compléments.

Les pronoms fréquents qui posent problème sont en et y, et parfois je les vois mal positionnés dans la construction grammaticale de la phrase. Mais pas seulement. Ainsi écrira-t-on « rends-le-nous » et non « rends-nous-le » (une déformation de l’orale bien souvent).

La règle est assez simple pourtant : le premier pronom complément que l’on trouvera après un verbe à l’impératif (dans une phrase affirmative), c’est le pronom complément direct, suivi du complément indirect.

Dans l’exemple suivant, analysons les compléments :

  • Ce vélo nous appartient, rends-le-nous. Le est ici mis pour « vélo » (COD) et nous est alors le complément indirect (rends-le à qui ? À nous.)

Cet ordre devra être respecté dans les phrases affirmatives :

  • Je veux connaître la vérité. Dites-la-moi !
  • C’est un cadeau pour tes frères, donne-le-leur.
  • Faites-le-moi descendre !
  • Gardez-vous-en !

Remarquons également qu’un trait d’union est systématiquement employé.

Attention avec en et y ! Ceux-ci seront toujours en dernière position, et appelleront une apostrophe avec les pronoms le, la, les, me et te qui s’élideront automatiquement :

  • Donne-m’en !
  • Occupe-t’en
  • Fais-m’y penser
  • Si vous êtes dans le coin, faites-l’y venir aussi.
  • Attendons-nous-y !

Et non pas « donne-moi-s’en », « fais-moi-s’y », etc. qui sont encore une fois une déformation du langage oral.

Dans certains cas, il ne faut pas employer de trait d’union, notamment lorsque le pronom sert de complément à un verbe à l’infinitif :

  • Viens nous en parler. Ici, nous est un pronom complément de parler (parler à qui ? À nous), et non du verbe « venir » conjugué à l’impératif. Dans ce cas, pas de trait d’union. Ni même entre nous et en.
  • Laissez-le nous parler. Ici nous est complément de parler et non de laisser, donc pas de trait d’union avec le. C’est différent de laissez-le-nous, où nous est bien un complément de laisser (laisser à qui ? À nous)

Dans les constructions négatives à l’impératif, il n’y a pas non plus de trait d’union. Les pronoms compléments, direct et indirect, se placent alors avant le verbe ; le complément direct est en deuxième position après l’indirect, sauf pour leur et lui :

  • Ne nous le dis pas.
  • Ces fruits ne sont pas bons. Ne les mangez pas.
  • Cette carte n’est pas pour elle. Ne la lui donnez pas.

Si la question du positionnement des pronoms vous intéresse, je vous invite à consulter ce très précis et détaillé article : http://www.etudes-litteraires.com/grammaire/positionnement-pronoms-personnels.php

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