Langue française et cas particuliers devraient être synonymes tant elle connaît des particularités, et même des contradictions. Parmi celles-ci, les accents tiennent une place de choix, et leur bon usage se révèle parfois être un vrai casse-tête, d’autant que l’orthographe n’est pas toujours le reflet exact de la prononciation du mot, par exemple « événement », qu’on prononce souvent « évènement » ; également, sent-on vraiment une différence de prononciation entre « emblème » et « blême », malgré deux accents différents ?
Voici une petite liste non exhaustive de quelques étrangetés et bizarreries de notre belle langue, sources d’erreurs fréquentes ; commençons avec l’accent circonflexe (que la réforme de 1990 tend à faire plus ou moins disparaître, hormis dans les formes conjuguées) :
- Fantôme donne l’adjectif « fantomatique » (le circonflexe est lui aussi devenu un fantôme ici !) ;
- Infâme donne le substantif « infamie » ;
- Côte, coteau (à ne pas confondre avec la cote – cotation –, ou la cotte de mailles) ;
- Cône, conique ;
- Grâce, gracieux, gracier ;
- Déjeuner, jeûner ;
- Arôme, aromate, aromatique ;
- Tâtonner, tatillon ;
- Crêpe, crépu ;
- Âcre, acrimonie ;
- Râteau, ratisser ;
- Diplôme, diplomate ;
- Trône, introniser ;
- Drôle, drolatique ;
Avec les accents grave et aigu, on peut rencontrer aussi des petites choses qui induisent des erreurs fréquentes :
- On écrit « règle », « règlement », avec un accent grave mais « réglementation » et « réglementer » avec un accent aigu…
- « Rébellion » prend un accent aigu, mais pas « rebelle » ;
- « Ténacité », mais « tenace »…
- Dans « féerie », on a tendance à prononcer « féérie ».
Quant au tréma, s’il est bien présent et utile chez des mots comme « naïf », « ambiguïté », « canoë », « ciguë », etc., on s’interrogera toutefois sur son utilité dans « inouï », par exemple, ou « ouïr », alors que « jouir » n’en connaît pas…