Votre manuscrit est terminé, vous l’avez fait relire, soit par des bêta-lecteurs, soit par un correcteur, voire les deux et vous êtes dans les starting-blocks pour l’envoyer à différents comités de lecture. Je vous propose ici quelques conseils simples de présentation afin de mettre toutes les chances de votre côté.
Sachez tout d’abord que la plupart des éditeurs demandent expressément un tirage papier des manuscrits qu’ils reçoivent. Dans le cas contraire, ceci est précisé sur leur site internet (par exemple Fleuve, qui dispose d’une plateforme d’upload de votre manuscrit), sur la page « soumettre un manuscrit ». Il vous faut absolument consulter les pages relatives à chaque éditeur auquel vous souhaitez soumettre votre œuvre afin de respecter leurs désidératas respectifs. Ceci est la première étape, incontournable. À défaut, votre manuscrit pourrait être purement écarté pour des raisons « techniques », ce qui serait dommage.
Bien peu toutefois signalent leurs préférences en matière de mise en page. Voici donc quelques petits conseils simples afin de vous attirer les bonnes grâces des comités de lecture.
On serait tenté d’en mettre « plein la vue » avec des polices superbes, une mise en page originale, etc. Eh bien, ceci est totalement inutile, voire contre-productif. En effet, l’éditeur pourrait avoir le sentiment que vous avez une vision déjà développée de la manière dont vous envisagez l’exploitation de votre ouvrage. C’est à l’éditeur de choisir le meilleur format ainsi que la meilleure mise en page, notamment s’il envisage d’intégrer votre livre dans une collection existante. Sa vision de votre travail risquerait donc d’être biaisée par l’interprétation « visuelle » de votre mise en page.
Aussi, il faut savoir rester sobre, mais efficace. Le format A4 est l’unique format dans lequel vous devez envoyer votre manuscrit (en fait « tapuscrit » mais le terme n’est pas très usité). La lecture du texte doit pouvoir être facile et fluide (songez qu’un « gros » éditeur reçoit quantité de manuscrits, chez Gallimard, c’est presque 30/jour, et un éditeur comme Liana Lévi en reçoit un petit millier/an, sachant qu’ils publient une vingtaine de titres annuellement pour ces derniers). Il faut donc choisir une police lisible. À cette fin, ne visez pas l’originalité. Avec empattements : Times New Roman, Book Antiqua ou Garamond sont de bonnes polices, largement usitées par les éditeurs et qui sont parfaitement lisibles. Pour les titres, préférez une police sans empattements, de type Arial, Calibri ou Candara. La taille 12 pour le corps de texte est à privilégier ; 14 ou 16 pour les éventuels titres de chapitres mais pas au-delà. Vous pouvez utiliser une police en gras toutefois.
Je ne saurais trop vous conseiller d’utiliser les « styles », que vous soyez sous Word ou Open Office. Par défaut, le style « Normal » est choisi par Word. N’hésitez pas à le modifier selon vos critères et veillez à ce que tout le corps du texte soit dans ce style. Il sera ainsi entièrement lissé sur l’ensemble du manuscrit. Idem pour les titres. Utilisez « Titre 1 » ou « Titre 2 » pour les chapitres et modifiez-les selon vos convenances. Laissez un « espace avant » assez large (au minimum 24 points) pour le titre de chapitre, mais pas trop non plus (moins d’un tiers de la page comme espace avant le titre) et cochez la case « saut de page avant » (Format / Paragraphes / Enchaînement). Ainsi, votre chapitre débutera automatiquement sur une nouvelle page.
Le corps de texte :
Il faut AÉRER le texte, idéalement afin qu’une page (on parle de « feuillet ») approche idéalement les 1 500 signes. À titre d’exemple, une page pleine sous Word classique en police 12 fait environ 3 000 signes, espaces comprises. Aussi, optez pour un interligne de 1,5 point, voire double. En effet, l’éditeur sera content d’avoir de la place afin de noter des éventuelles remarques sur votre texte.
De préférence, choisissez la justification de votre corps de texte (inutile avec les titres, qui sont la plupart du temps en alignement gauche). Il sera ainsi beaucoup plus agréable à lire. Optez pour des marges standard 2,5 cm gauche et droite.
Également, numérotez les folios, surtout si vous ne faites pas relier votre manuscrit.
Pour les dialogues, utilisez de préférence non pas le tiret simple (c’est-à-dire le « tiret 6 » ou « trait d’union ») mais un tiret « long » ou « cadratin », qui s’insère avec le raccourci clavier suivant Alt+Ctrl+- (celui du pavé numérique). Évitez d’utiliser les guillemets. Dans l’idéal, n’utilisez pas les « liste à puces ». À nouveau, cela lissera la présentation du texte sur l’ensemble du document, rendant la lecture plus agréable.
Libre à vous d’insérer ou non un alinéa de début de paragraphe. Auquel cas, choisissez-le assez court, moins d’un centimètre. La lettrine est une fioriture pas essentielle pour soumettre un manuscrit.
Voilà quelques petits conseils simples de mise en page. Je conseillerais d’ajouter sur la page de titre vos coordonnées personnelles. En effet, si le courrier accompagnant votre manuscrit se trouve par mégarde perdu, l’éditeur n’aura aucun moyen de vous retrouver… Autant éviter ce genre de désagrément !
Avec votre manuscrit, envoyez un petit courrier présentant sobrement votre projet éditorial, ainsi qu’un synopsis rapide (évitez une explication de texte de plusieurs pages…), afin que le comité puisse avoir d’un simple coup d’œil une idée du contenu de votre œuvre.
Si vous devez faire parvenir votre texte sous forme numérique, optez pour un format .PDF, celui-ci sera lisible par tous, surtout si vous utilisez un traitement de texte peu courant. A moins d’une demande autre de l’éditeur, par exemple Bragelonne qui préfère au format Word il me semble.